« C’est de notre fragilité que découle notre aptitude à la relation » (Marie Balmary, psychanalyste)

La fragilité fait partie de notre vie quotidienne d’infirmièr(e) et cette fragilité de l’autre peut entrer en résonance avec la nôtre. 

La maladie, et a fortiori la vieillesse et ses changements, la douleur physique et psychique de nos patients, peuvent nous toucher et nous émouvoir, parfois nous repousser ou nous déstabiliser. L’image que cela nous renvoie est alors celle de notre propre fragilité. 

Cela nous renvoie aussi à l’asymétrie de la relation soignante face à des personnes qui dépendent des autres. De nous, de leurs familles et aidants, de leurs aides au domicile… Il est indispensable dans ces moments où le patient est particulièrement vulnérable de réfléchir sur notre rôle et nos limites dans la relation de soin… Il faut aussi identifier nos propres projections sur ce que nous voudrions dans la même situation, au risque sinon d’oublier d’écouter ces personnes dont la voix/voie s’estompe et se fragilise. 

Comprendre ce qu’est la fragilité sur le plan physiologique, quel est son impact sur la personne et son entourage, en comprendre les symptômes et les causes, est une des clés qui nous aide à garder la bonne distance.

Nous sommes les soignants dont l’expérience et la pratique quotidienne induisent une relation de confiance et une connaissance intime de la personne et de son entourage. Nous sommes donc les mieux placés pour percevoir la fragilité, celle du patient, et celle de ses proches aidants et aider à en contrer les conséquences néfastes pour
le couple « aidant-aidé ».

C’est pourquoi, nous avons voulu consacrer un dossier à la fragilité pour vous permettre de faire le point et mieux comprendre la fragilité de l’aidant comme celle de la personne âgée.